5. Dissertation 5

Par Amable, François, Samuel Blanquet fils, Mende, Lozère.

À monsieur le Secrétaire perpétuel de la classe de sciences morales et politiques de l’Institut National.

À Paris.

P. 1. Les hommes qui ont exercé des traitements barbares contre des animaux :
( ) On a insisté sur les conduites que doivent tenir d’après les lois de la civilisation ceux qui ne sont pas doués des qualités du cas, pour ne pas être répréhensibles, parce qu’une manière d’agir contraire à la civilisation et à la bienfaisance, au maintien de l’harmonie de <…> et au bonheur des hommes est insupportable : la conduite d’une personne irréfléchie, d’un être pour jugement qui ne connaît pas ses véritables <...> intérêts, sa tranquillité, son bonheur, ou l’acte d’un <…>, il n’aurait même nécessité possible de parler en faveur des grands avantages qui résultent pour tout le monde de la sensibilité, <…> et de la confusion qui suivent la fuite des cœurs insensibles et des hommes qui n’ont pas ces avantages de la nature : quoiqu’il n’ait dans ce sens des lois pénales dont on devrait s’occuper pour <…>   faire au programme de la barbarie qu’autant qu’il y a de la répugnance dans la conduite de celui qui agit et qu’on ne dût la considérer que relativement à la morale publique et qu’on n’ait pas proposé littéralement dans le sujet de s’occuper du sort de ces hommes infortunés, à moins qu’on n’ait voulu faire entendre qu’on devait s’en occuper aussi, et que tel ne soit le sens du sujet et l’institution de la classe.

( ) Il n’est pas toujours nécessaire d’être averti de son devoir par une loi pour être tenu de faire le bien ou obligé de ne pas faire le mal, il suffit qu’on fasse le bien et qu’on soit capable de le faire pour qu’on soit tenu de le faire. Un gouvernement, des législateurs ne peuvent pas tout savoir, ne peuvent pas tout prévoir, ne peuvent même tout faire. Il s’agit de lois qui ne sont pas impératives pour que nous soyons tenus à des dommages, à des réparations, et même quelques fois à des peines afflictives ou infamantes, lorsqu’il ne nous a pas été prohibé de bien faire, faute de quoi <…> ou faute de quelques circonstances qui nous auront empêché de nous mettre à même de <…>. C’est un malheur si l’on veut que nous n’ayons pas eu ces secours, c’est un malheur qui ne peut retomber que sur nous si c’est nous que le malheur désigne pourquoi le rejetterions-nous sur un autre ; ( ) pourquoi le bien public en souffrirait-il pourquoi la société resterait-elle exposée et sans exemple [ ?] ;

( ) Il ne peut jamais s’agir de la peine capitale ni de tout autre genre de peines afflictives ou infamantes : c’est une exception en faveur de l’innocence présumée.

P. 2. […] ceux qui traitent les animaux avec l’intention de leur faire le mal qu’ils leur font ou avec intention de leur nuire, c’est à dire convaincus qu’ils font du mal, sont coupables envers la nature, envers l’humanité ou envers la nature humaine una et idem, ils ont fait violence à ce doux penchant d’une belle âme pour tout ce qui est bon pour un être sensible, si heureusement avantageux à l’espèce humaine et si salutaire à chaque individu : il n’est point de sureté pour l’homme, sa vie et son bien-être sont en danger, ces dérèglements peuvent étendre leurs effets jusqu’à lui ; il n’est point de sureté personnelle de droits qui ne seront pas infailliblement respectés : ses droits politiques peuvent en souffrir, il n’a pas même de dérèglement auquel l’on puisse s’attendre ; jusqu’où la corruption du Caïn humain n’étend-elle pas ses ravages ! Ils sont coupables prochainement envers la société ; il n’est pas de sureté publique ; les fondements des Etats peuvent être ébranlés.

P. 4 […] en outrageant l’humanité sous le rapport que cette conduite peut ruiner ou devenir nuisible à leurs semblables, ils ont encouru l’indignation des hommes qui, sensibles à cette inconduite pourraient bien en faire justice illégitimement eux-mêmes si cela devenait trop fréquent ; la société doit-elle même mettre un terme à ces attentats qui peuvent nuire à la félicité et porter atteinte à l’ordre établi.
Mais ce sont des hommes si mal organisés et tellement hors de sens, ou auxquels il arrive des choses si extraordinaires qu’ils n’ont jamais gouté les sensations qu’éprouvent ceux qui ont de la délicatesse dans les organes, ni jamais participé aux délicieuses jouissances de compatir aux maux d’autrui <…>. Mais s’il existe de ces hommes, s’il est de ces événements, qui a le droit de se plaindre ?
Le législateur n’a garde de réformer la création. Son devoir est d’étudier la nature telle qu’elle est et de [produire ?] des moyens de civilisation les plus avantageux à la masse des habitants du pays qu’il constitue, de les faire parvenir à la perfection par les routes plus aisées.

P. 7. Il paraît qu’on doit faire des lois ( ) et la raison semble y mener contre ceux qui commettent des excès de cruauté envers des animaux sans y être obligés comme nous venons de le dire pour donner une parfaite sécurité aux hommes, pour perfectionner la morale publique et pour faire en sorte d’arriver à faire jouir l’espèce humaine de tant de bonheur dont elle est capable de jouir.

 P. 8/9. Il faut des connaissances préliminaires sur la signification des mots ou des expressions employées dans ce mémoire, dont on a été obligé de fixer le sens pour pouvoir le suivre et expliquer comment sont coupables ceux qui exercent des traitements barbares sur les animaux.
Les onze premiers mots ou expressions qui se trouvent dans les quatre premiers alinéas qu’on a cru devoir expliquer dans le mémoire, avant le mot cruauté, où l’on s’aperçoit naturellement du besoin de donner une connaissance exacte de certains mots, de certaines expressions ; et d’atteindre ou faire entendre la profondeur de leur signification sont numérotés et indiqués dans le vocabulaire dans le morceau ou membre de phrase qui y est rapporté d’après la lettre initiale de l’expression.
Le morceau ou le membre de phrase sont reconnus par la différence de caractère.
La perpendiculaire / indique dans le vocabulaire la fin du morceau ou du membre de phrase où ces expressions se trouvent dans le mémoire.
Le n° sans parenthèse avant le mot ou l’expression définie, indique ou les expressions et leur définitions portées dans l’article ou vocabulaire, avec le même numéro en marge ou dans l’espace blanc qui divise la page : toujours sous la lettre initiale du mot ou de l’expression définis.
Toutes les fois que ce mot ou que cette expression reparaitront et qu’ils ne seront pas désignés ainsi que ceux dont il n’est pas parlé, seront ou déjà définis ou facile à entendre comme définis sous un rapport, ou seront dans leurs acceptions connues.

P. 10.
Vocabulaire
Ou signification des mots et des expressions qui ont paru devoir être expliqués.

A.
Quoiqu’un homme en maltraitant les bêtes n’ait pas cédé ni résisté parce qu’il est inconsidéré ou par toute autre raison et qu’il n’a pas senti des 1. affections/

Affections, ( ), ( ), veut dire grand attachement, goût pour une chose, précédé d’un autre goût pour une autre considération qui n’a pu être fixé.

( ) ce mot a été préféré au mot sensation par le compositeur quoiqu’il ne soit pas peut-être celui adopté par les auteurs qui n’expliquent ordinairement les mots que par des synonymes, ni par l’usage, et qu’il n’indique pas un attachement qui ne fait que commencer comme semble le dire le mot sensation parce qu’en hésitant, et lui étant libre de choisir les mots et les expressions certains, et de leur donner la valeur qu’il jugera à propos, pourvu qu’il la fixe et qu’il en avertisse le lecteur.

B.

Les traitements
2. barbares exercés sur les animaux/.
Barbares, joint par une figure à un être inanimé signifie l’action d’un être animé, barbare et cruel ainsi que pour les estimer
3. Bons ou mauvais./
Bons ou mauvais, généralement veut dire animaux dont on peut attendre quelque chose d’avantageux ou qui peuvent nuire ou que la détermination qu’a prise un animal quelconque lors qu’il a estimé s’il devait céder aux impressions et aux sensations qui étaient avantageuses ou nuisibles …
4. Brutal veut dire qui affecte d’une manière inefficace pour altérer les autres.
5. Barbarie signifie dureté, cruauté, disposition à faire le mal.

C.

6. Cruauté veut dire dureté, insensibilité ainsi que ces mots sont définis à leur place.

P. 11. 7. Coupables ou mauvais ou méchants c’est à dire qu’après avoir eu des dispositions avantageuses aux autres, nous nous sommes décidés, de différentes manières, pour quelque autre intérêt.

8. Combattue et vaincue et <…> de la sensibilité, qui a été d’abord avantageux au bien et qui a laissé prendre le dessus a une sensibilité qu’a été funeste au bonheur des autres.

D.

L’insensibilité des hommes ou leur 9.dureté.

9. Dureté, il y a dureté toutes les fois qu’une sensibilité avantageuse aux autres recule dessous dans une espèce de combat qui a eu lieu, avant qu’on le décidât par quelque considération pour l’action mauvaise : dans un sens plus étroit que celui d’une autre sensibilité qui a eu plus de puissance sur l’homme ou sur l’animal puisqu’elle l’emporte sur la première qui était bonne ou plus humaine.

10. Dur veut dire qui a senti et quelque fois bien senti, mais d’une manière inefficace pour l’intérêt des autres et sur qui d’autres considérations l’ont emporté sur des dispositions louables.

G.

Pour les estimer plus ou moins
11. Graves, en parlant des sensations, expressions qui n’est sans doute pas en usage pour <…> avantageuse ou plus pernicieuse à ceux qui peuvent en ressentir les effets ou le résultat.

12. Goût veut dire sorte de satisfaction, une sorte d’intérêt irréfléchi ou qu’on ne démêle pas ( ), qui l’emporte sur une sensibilité faible mais louable.

( ) Ce dont on ne saurait se rendre compte, ce qui laisse entendre qu’après qu’on aurait raison, le goût et les choses de goût d’après les principes de sensation, raison, on pourrait réduire à des règles, des exactitudes mathématiques, cette espèce d’intérêt pour l’homme qui n’a pas assez réfléchi, consultant autre jugement, bonté, autre action réfléchie et comme le reste des choses, cette philosophie, cette estimation des choses étant la base de la règle première pour connaître et la plus exacte de toutes les appréciations. ( )

P. 12. I.

Obvier aux effets que produit
13.l’insensibilité des hommes/
13. Insensibilité. Quoiqu’ils aient été quelques fois très sensibles, ( ) signifie sensibilité à laquelle on a résisté et qui a été vaincue par quelque considération condamnable, ce mot se confond avec « dureté ».

14. Impressions. Qu’une chose a fait sur le corps ( ) ou sur nos organes ou ensuite sur le cœur, c’est à dire le <…> ou l’effet que fait ou produit un objet sur un être sensible ( ).  et nécessairement plus sensible, on n’est dur que parce qu’on n’a pas cédé au bien.() qui affecte le corps et surtout les organes sensibles et cette gêne et les souffrances qu’elle nous cause augmentent les proportions de ce qu’elles sont, et en nous affectant de nouveau et avec plus de force <…>

P. 13 15. Impression signifie ébranlement, secousse ( ), qui cause des mouvements.

( ) qui nous accoutument à devenir insensibles. Quoique il ait été décidé d’abord que celui qui fait le mal n’ayant résisté et sans avoir à faire à un penchant qui est tant plus salutaire et conforme au bien des autres ou de la société, néanmoins si c’est une force invincible qui l’a entrainé et qu’il n’y ait pas de faute, il a contracté des mauvaises habitudes ou s’il n’a pas saisi la bonne voie, ils ne mériteront pas alors d’être punis s’il n’est pas lui-même la cause de cette inconduite et s’il n’a pu s’en empêcher absolument, il n’y a pas de faute, il a obéi à une force supérieure à ses forces.

N.

17. Nuisible, veut dire que vous vous soyez mis dans le cas de nuire, ou que vous avez effectivement nui.

18. Nature, humanité, nature humaine, c’est à dire bonté naturelle ( ) que l’on a pour les autres, penchant qui ne peut être détourné que par quelque intérêt qui porte assez en lui de la vérité, de la justice, de l’ordre, de la régularité, sans lesquels on ne peut être dans ce monde dans une sécurité parfaite ni dans une satisfaction entière.

O.

19. Organes sensibles et organes actifs, veut dire distinguer les organes les uns comme recevant les impressions que l’âme leur fait sentir de nouveau ( ) et d’une manière plus intense ou mieux ayant eux-mêmes faculté de sentir ( ) et mettant l’âme en quelque manière en action faisant sentir et connaître les choses ( ) et communiquent ( ) les sentiments et les pensées ( ) aux seconds qui cherchent à acquérir ou exécuter les choses que les premiers ont senties et comme goutées et voulues ( ).

( ) ce n’est qu’en se délivrant de la gêne, de la peine et de la souffrance que ces organes ont senties ou dans laquelle ils sont plus particulièrement en paix ou un état moins souffrant et plus doux par ce soulagement que nous reconnaissons ce qu’il nous faut ou ce qui nous fait plaisir ou nous convient ; en quelques sorte, les organes actifs sont les intermédiaires par lesquels les sensations se préparent mieux et sont communiquées par la connexité des rapports et des réciproques dispositions qu’il a entre tous les organes, sentir et connaître les choses n’est que gouter, sentir, et juger où aller comme par une force puissante plus ou moins réfléchie vers ce qui nous convient le mieux ou nous fait plus de plaisir, naturellement et sans que nous y faisions attention.

20. Sensibles signifie sensitif et qui ont le pouvoir de sentir la douleur ou la joie, de s’affecter ou de ne pas s’affecter.

Lorsqu’ils ont résisté à leur 21.sensibilité /.

21. Sensibilité veut dire faculté de sentir avantageusement pour le bien, ou la faculté de sentir ou de céder au bien sur laquelle l’ont emporté des sensations défavorables à l’humanité qu’a d’abord éprouvé l’être sensible.

Mais c’est sous le rapport de leur 22.sensibilité/.

22. Sensibilité est aussi pris dans la même signification, c’est à dire pour la faculté de sentir avantageusement pour le bien. Il est le même que celui ci-dessus.

Particulières à l’égard des 23.sensations/.

23. Sensations, suppose une attitude, ( ) ou des dispositions sans doute acquises que l’on a affaire quand quelque chose et impression que l’on a goutées et auxquelles on tend beaucoup à se déterminer ( ).  ou organisation propre à quelque chose et dispositions acquises : sensation est pris génériquement. Elles ne sont pas les premières impressions, il faut déjà avoir senti avant que de goûter et de se plaire à une chose.

P. 15 24. Sentiments d’humanité, signifie sensations quelconques ou dispositions faites pour la bonne morale sur lesquelles l’on a pris une détermination.

25. Sentiments doux ( ) veut dire sensations réfléchies, bonnes pour l’intérêt, et qui n’ont pas cédé à d’autres intérêts, etc… etc… C’est un dérivé du mot précédent.

P. 16. Explication de l’usage que l’on doit faire de la table.
( ) ou par des affections, des sensations douces, non passionnées, au lieu de se livrer à un sentiment ardent d’inhumanité.

P. 16/17Explication de l’usage que l’on doit faire de la table.
La table a deux objets : elle est faite pour laisser au discours précis fait avec hâte cet air naturel sans prétentions et simple qu’on a cru lui mieux convenir ; et pour les personnes qui ne lisant que le vocabulaire, seraient curieuses de voir le véritable sens des définitions.
La partie supérieure, fait avoir d’un coup d’œil le nombre des numéros sans ( ) †…† des mots ou expressions définis qui sont dans le mémoire. Les parenthèses indiquent des mots et des développements qui sont indiqués par les caractères, marques ou figures qu’elles renferment : ces numéros se trouvent être au nombre de 25, portés dans les lignes des chiffres, écrites au commencement de la table.
La colonne, c’est à dire la partie inférieure, comprend jusqu’au numéro 14 et présente le nombre des numéros des articles ou alinéas dont est composé le mémoire : et les chiffres portés sur chaque ligne horizontale qui part de la colonne, les numéros des mots ou expressions définis qui sont l’objet du vocabulaire qui se trouvent dans chaque alinéa, dans ceux dans lesquels il se trouve.
Les lecteurs qui, comptant avoir trouvé un mot ou une expression définis ( ) voudront s’assurer si c’est ce qu’ils pensent, devront passer par le vocabulaire, prendre le numéro du mot présumé, et le chercher dans la table, sur la ligne de la colonne où il est placé et que précède le chiffre de la colonne qui porte le numéro de l’alinéa du mémoire dans lequel, si c’est le valable mot, ils doivent le trouver, et numéroté du même numéro.
Ceux qui ne lisent que le vocabulaire ou doivent aller à une expression à sa place ( ) et dans l’article où elle est, doivent avoir recours à la table et savoir sur quelle ligne horizontale de la colonne est marqué le numéro de l’expression et l’aller chercher dans l’alinéa du mémoire indiqué par le chiffre de la colonne qui lui sert de numéro : et le numéro de l’expression sera aussi le même que celui trouvé sur la ligne.
Dans l’alinéa N. 1 de la colonne de la table, par exemple, l’on trouve le N. 2 et le N. 20 disséminés dans cet article N. 1 du mémoire. Dans le N. 14 il ne s’en trouve aucun, il n’y a aucun correspondant dans le N. 8, le N. 15 et le N. 8 [sic] assureraient de même qu’ils sont les numéros des autres mots qu’ils voudront chercher.
Il faut faire attention que les définitions ne sont données que dans le sens du sujet et sous le rapport sous lequel l’auteur a considéré les choses de sorte qu’il arriverait qu’elles seraient trouvées mauvaises si on lisait le vocabulaire sans entrer dans l’esprit de l’auteur ( ) aussi la table ci-dessus suffira pour que le lecteur puisse aller voir leur exactitude s’il arrivait qu’on lût le vocabulaire sans lire le mémoire.

( ) surtout des onze mots ou expressions qui se trouvent dans les quatre premiers articles du mémoire et qui ne sont point numérotés.

( ) et s’assurer du véritable sens et sous quel rapport elle a été définie.

( ) ou sans connaître le sujet particulier qu’il a traité.

Table
1. 2. 3. 4. 5. 6. 7. 8. 9
10. 11. 12. 13. 14. 15. 16. 17. 18.
19. 20. 21. 22. 23. 24. 25.

——
1. 2., 20.
2. 13., 9., 21.
3. 22., 3., 23., 11.
4. 14., 6., 24., 1.
5. 17.
6. point du tout.
7. 19.
8. 15., 8.
9. 12., 7.
10. 4., 16., 10., 5., 25.
11. 18.
12. 13. 14 point du tout.

P. 19 On n’a pas cru pouvoir donner de cet ouvrage théorique abrégé et approfondi qui, à des yeux vulgaires, peut paraître d’une petite difficulté et de peu d’importance ( ) une connaissance assez exacte sans entrer dans des grandes explications qui semblent d’abord être trop volumineuses, mais qui en <…> néanmoins la difficulté comme la solidité.

( ) Il paraît que Virgile qui nous a fourni la devise de ce travail ne connaissait pas toute l’atrocité de certains caractères et de certaines – on peut dire – institutions, de certains principes et le danger que nous fait courir le besoin que l’on donne à s’instruire et à instruire, à faire connaître et à faire percevoir, ce qui ne devrait pas être ignoré pour s’assurer d’un bonheur réel sans quoi il n’aurait pas compris dans la description du Tartare sous une expression générale tous les crimes possibles aux passions, à l’avidité, à l’intérêt et chez les hommes et des maux que peuvent causer l’indifférence et l’insensibilité et le peu d’ <…> et qu’il aurait fait du moins un portrait de ce que peuvent les hommes qui liguent ou qui sont de certaines opinions et de ce qu’ils sont ou permettent, faute de connaissance et à cause de leur système erroné, des fléaux et des maux incalculables que causent les <…> et les diverses trames du sang-froid, et de la stupidité que montrent les partisans, les factieux, les bêtes dans l’exécution des plus horribles projets et dans la jouissance de leurs résultats à moins que quelque raison d’ <…> ne l’empêchât de le faire rentrer dans cette peinture poétique.

P. 20/21.
Monsieur,

C’est par erreur que le mémoire qui a pour titre « Jusqu’à quel point les traitements barbares exercés sur les animaux intéressent-ils la morale publique, etc… » vous a été adressé par le dernier courrier.
Je croyais que le décret de Sa Majesté l’Empereur du 24 fructidor an XII, concernant l’établissement des grands prix, comprenait dans ses dispositions, les ouvrages du genre de la classe des sciences morales et politiques ; j’avais égaré ce décret, ce n’est pas que j’aye prétendu pouvoir concourir avec les auteurs des grands travaux qui doivent être couronnés au jour solennel du 18 brumaire an XVIII, jour que je croyais plus près du terme de la distribution qu’il ne l’est peut être réellement, le croyant correspondre au 18 novembre 1808 ; ce qui aurait semblé m’exclure, mais cet ouvrage étant avancé et ayant quelque intention de l’envoyer, cette époque me sembla être plus propre que toute autre, s’il était possible que la société savante dont vous êtes membre, s’occupât des matières qui eussent du rapport avec cette espèce d’ouvrage qui a plusieurs genres et comprend plusieurs ouvrages.
Mon intention dans le premier temps lorsque le sujet fut proposé ne fut que celui d’être utile, de répondre à l’appel fait par la classe et de savoir seulement dans cette circonstance son sentiment ou le succès de cette espèce de travail ; je n’en ai pu rien savoir encore, ni ne rien procurer qui m’instruise du résultat de la séance de vendémiaire an XII et de la laisser le juge de la manière - bizarre peut être – dont il était conçu.
 J’étais bien résolu depuis quelque temps de l’ensevelir dans les ténèbres de l’oubli et depuis surtout que j’ai fait de nouvelles réflexions sur ce qu’il pouvait être, il a fallu pour que je comprisse ce qu’il serait le travailler un peu, c’est ce qui a fait que je ne m’en suis occupé depuis longtemps.
Ce fut un mouvement irréfléchi qui me le fit jeter au courrier et depuis que j’ai recouvré le décret qui annonce l’espèce d’ouvrages qui doivent concourir, j’aurais dû encore moins prétendre à des <…> qui ne font référence qu’à des génies supérieurs et que je me suis aperçu que cette loi ne s’étend pas jusqu’aux travaux de cette classe.
Je n’ai pas la prétention de croire, comme je l’ai dit, que cet ouvrage puisse mériter une grande attention, j’ai même voulu le retirer de la poste lorsque je me suis aperçu de mon défaut de mémoire ou plutôt de mon inattention lorsque je fis la première fois la lecture de ce décret, mail il ne m’a pas été possible.
J’ai cru, monsieur, devoir vous prévenir de cela et vous entretenir un instant là-dessus.

J’ai l’honneur d’être avec les sentiments plus distingués, Monsieur, votre très humble et obéissant serviteur.

Caraman le 12 novembre 1808.

Martin.

P. 23 Nous avons l’honneur de prévenir Messieurs les membres de l’Institut que nous avons envoyé cet ouvrage tel qu’il est et sans les notes, ayant été obligé de faire en dernier lieu un travail qui remplit une main de papier pour avoir les valeurs qui doivent concourir à prouver la bonté de l’ouvrage, même quelquefois celles qui semblent ne pas s’y rapporter sous le rapport sous lequel elles sont considérées et qui semblent ne contenir que des choses dictées par l’occasion, de la science étrangère à l’ouvrage ou qu’on ne pourrait regarder que comme délassement de l’esprit, s’il s’y en trouve de telles, et sans avoir pu nous occuper définitivement de la ponctuation.
Avec une dédicace pour ne pas déchirer les pages [sic] et que d’ailleurs certaines préliminaires peuvent avoir de la liaison ensemble nous étant proposés d’en faire hommage à Sa Majesté à son passage dans le département du Midi, ce que des circonstances, des indispositions et des préalables qu’il y avait à remplir, empêchèrent.
Martin.