16. Soyez leur bienfaiteur et non leur tyran

Dissertation 16, par C. E. Gaucher.

Dissertation 16 et sceau
Dissertation 16 et sceau

Soyez leur bienfaiteur et non leur tyran
Plutarque Vies des Hommes Illustres.

P. 1 Faire naître dans tous les cœurs la sensibilité, la compassion envers nos semblables, les développer, les augmenter par l’image des douleurs, des tourments inutiles dont il serait nécessaire de préserver les êtres doués d’intelligence et qui éprouvent la plupart de nos affections : tel est le but moral que s’est proposé l’Institut national de France.

Dissertation 16, 1re page
Dissertation 16, 1re page

Elles n’existent plus ces ridicules entraves données à la pensée ; on peut oser dire ce que l’expérience confirme chaque jour et malgré l’autorité de quelques hommes célèbres qui ont prétendu que les animaux n’étaient que de pures machines, on sait que cette opinion erronée n’avait d’autre fondement que la crainte puérile de porter atteinte aux dogmes de la religion : comme s’il pouvait y avoir quelques chose à redouter des preuves qui ajouteraient, s’il était possible, à la puissance infinie de l’Auteur de la Nature par les facultés qu’il lui a plu d’accorder à plusieurs espèces d’animaux.

D’après cette vérité incontestable, pourrait-on douter que les traitements barbares exercés sur les animaux ne soient non seulement préjudiciables aux propriétaires de ces êtres malheureux, mais qu’ils doivent encore nécessairement éteindre la compassion envers nos semblables, donner à l’enfance de continuels exemples de dureté, de férocité et lui former un caractère cruel et sanguinaire.
P. 2/3 Le peuple en général est persuadé que les animaux ne sont que des automates incapables de jugement, de réflexion ; nous allons tâcher de découvrir l’origine d’une erreur aussi préjudiciable à la morale publique. Il ne sera pas difficile de prouver ensuite que les animaux domestiques sont plus qu’on ne pense, susceptibles de sentiments d’attachement et reconnaissance et que leur éducation plus soignée développerait en eux beaucoup de qualités que les mauvais traitements empêchent d’éclore. C’est par des faits que nous démontrerons l’évidence de cette vérité et c’est par les conséquences qui en résultent que nous observerons combien les traitements cruels exercés sur les animaux peuvent avoir influence sur les mœurs. Nous présenterons en finissant quelques projets de lois que la morale publique et la sûreté générale réclament depuis longtemps.

Les peuples les plus civilisés, les plus instruits ont ordinairement les mœurs les plus douces, lorsque des préjugés dangereux n’altèrent point la sensibilité dont la nature a mis le germe dans tous les cœurs. Chez les Athéniens, éclairés par la philosophie, les sciences, les beaux-arts, les fêtes publiques consistaient en représentations théâtrales, en courses de chars, en concours d’éloquence et de poésie. Chez les Romains, au contraire, nation usurpatrice, avide toujours de carnage, les spectacles étaient des combats d’animaux féroces auxquels les hommes servirent souvent de pâture, des gladiateurs expirants dans une arène sanglante. Chez les Gaulois, aveuglés par les superstitions barbares de leurs druides, on immolait des victimes humaines en l’honneur de leur Dieu Toutatis ; Dans tous les temps et chez tous les peuples, l’ignorance et le fanatisme furent les plus dangereux fléaux de l’humanité. Lorsqu’un paradoxe, quel qu’absurde qu’il soit, est présenté et soutenu avec tout l’art qu’un <…> adroit saurait employer, il fait presque toujours des prosélytes. Phérécyde, natif de Délos, fut le premier qui s’avisa de soutenir que les animaux ne sont que de pures machines. Cette opinion erronée fut embrassée par quelques enthousiastes amateurs de nouveautés mais malgré l’autorité du philosophe grec, on ne put alors se persuader que des êtres qui ont la faculté de penser, de réfléchir, de combiner des idées, qui font usage de leur mémoire et sont susceptibles de haine, d’amitié, de reconnaissance, on ne put jamais, dis-je, être convaincus que de pareils êtres ne fussent que des automates.

P. 3/4 Parmi les modernes, Descartes est un de ceux qui ont le plus contribué à faire croire que les animaux n’étaient que des machines, mais on peut mettre cette erreur à côté de celle des tourbillons ; d’ailleurs bien avant Descartes, cette opinion avait été adoptée, parce que si l’on eut accordé de l’intelligence aux animaux, il eut fallu leur donner une âme, et l’embarras de leur en donner une qui ne fut point immortelle ; la crainte que l’on ne confondît les facultés de cette âme avec celle de l’homme, firent embrasser l’erreur de Phérécide ; on aima mieux donner en quelque sorte des bornes à la puissance de l’Etre Suprême que d’augmenter les éternelles disputes de l’Ecole.
Je sais que le célèbre auteur de l’Histoire naturelle, traite souvent les animaux de machines après avoir décrit avec cette éloquence qui lui est particulière, l’intelligence que la nature se plut à répandre sur plusieurs espèces d’entre eux -, après avoir observé que leur éducation perfectionnée les rend indignes d’entrer en société avec l’homme ; mais on sait aussi que pour émettre sa pensée, il fallait d’abord l’approbation d’un censeur, et être soumis au despotisme souvent absurde : Buffon, lui-même, ne put faire paraitre son immortel ouvrage qu’en subissant le joug universel, en feignant de partager une erreur dont il avait démontré la fausseté jusqu’à l’évidence.
P. 5 Il faudrait écrire des volumes si l’on voulait rapporter tous les traits qui prouvent l’intelligence, la fidélité, l’attachement, la constance des animaux domestiques. Nous ne citons que quelques-uns, des plus récents ; nous mettrons en opposition la barbarie qu’on exerce envers eux, les dangers de l’exemple pour l’enfance qui conserve si longtemps les premières impressions et les accidents effrayants qui peuvent en résulter, si des lois sages ne mettent un frein salutaire à ces abus révoltants.

D’après la description que Buffon a donnée de cet ami de l’homme, du chien, je ne hasarderai point d’en tracer le caractère. On sait que cet animal, attentif aux moindres volontés de son maître, cherche à les prévenir, témoigne sa joie de lui obéir et, s’il en éprouve un châtiment, fut-il même injuste, cherche à fléchir le courroux de l’homme dur qui le frappe ; que, par des caresses et des soumissions, ardent, courageux, prompt à veiller aux intérêt de son maître, aucun danger ne l’effraye, il brave la mort et mille fois on a vu ce serviteur fidèle refuser toute espèce d’aliment, insensible aux soins, aux caresses d’une main étrangère, expirer de regret, de douleur, sur la tombe de son maître.

P. 5/6 Depuis quelques années, on assujettit les chiens à traîner des petites charrettes ; cet usage imité de la Belgique, n’a rien de répréhensible lorsque l’on proportionne la pesanteur du fardeau aux forces de l’animal ; mais on n’a pas toujours cette précaution ; on voit souvent ces dociles animaux exténués de fatigue, d’épuisement, tomber et tenter vainement de se relever sous les coups de fouet dont on les accable.

P. 7 Dans l’un de nos départements, un fermier à cheval, suivi de son chien, portait sur l’arçon de la selle un sac d’argent enveloppé de son manteau. Obligé de descendre pour un moment, le sac tombe sans qu’il s’en aperçoive ; il remonte et part. Le chien aboie, s’élance à la bride du cheval pour l’arrêter, en vain le maître l’écarte avec son fouet, l’animal persiste à s’opposer au départ du fermier, il saute jusqu’à ses bottes pour le faire descendre ; ne pouvant continuer sa route ni concevoir le (?) de son chien, le maître le croit enragé ; la crainte le saisit, il tire sur le pauvre animal un coup de pistolet qui l’étend sur la place et s’éloigne pour ne pas être témoin de la mort de son chien, auquel il était fort attaché. Arrivé à la ville voisine, il s’aperçoit qu’il n’a plus le sac, il soupçonne alors quelle avait été la cause de la persévérance de son chien, se hâte de retourner au lieu fatal où le coup de pistolet a été lâché, suit la trace du sang et retrouve couché sur le sac le malheureux animal qui venait d’expirer.

Je vais terminer cet article par un fait rapporté dans plusieurs journaux, comme il est très court, je vais le transcrire. Le garde forestier de la Commune de Champdôtre, Département de la Côte d’Or, ayant disparu ces jours derniers de son domicile sans qu’on sût ce qu’il était devenu, l’autorité avait ordonné des recherches qui étaient restées infructueuses, lorsqu’on vit revenir à sa maison la chienne qui l’accompagnait toujours. Elle avait mis bas et rentrait pressée par la faim. Dès qu’elle eut mangé, on la tint en laisse et elle conduisit près d’un cadavre qu’on reconnut pour être celui du malheureux garde, assassiné de trois coups de fusil. Cet homme avait été menacé par des particuliers contre lesquels il avait dressé des procès-verbaux.

P. 8 On sera toujours étonné que chez une Nation aimable, renommée par la douceur de ses mœurs, on tolère si longtemps ces spectacles hideux et barbares connus sous le nom de combats du taureau. Je ne parle point de cette classe chez laquelle le défaut d’éducation a malheureusement laissé durcir cette douce sensibilité que la nature inspire dans tous les cœurs ; mais les enfants que l’on conduit à ces dégoûtantes arènes, quelles habitudes contractent-ils ? Quelles leçons de dureté, de férocité, ne reçoivent-ils par cela, en voyant applaudir aux souffrances des animaux que l’on excite à se déchirer entre eux, avant de se réunir pour le supplice d’un autre qui doit perdre la vie dans les angoisses d’une douloureuse agonie ?

P. 9 J’ai vu des enfants auxquels on avait donné des oiseaux apprivoisés. D’abord ces petits animaux voltigeaient auprès d’eux, venaient se reposer sur leur tête et finissaient par venir manger dans leurs mains : quelle jouissance pour les enfants ! Mais ce n’est pas assez ; ils veulent métamorphoser leurs oiseaux en petits coqs s’avisent de découper de petits morceaux d’écarlate et de les fixer sur leur tête avec de la cire. En volant, l’étoffe se détache ; alors ils s’imaginent d’attacher la crête postiche avec des épingles : il est inutile d’ajouter que ces animaux périssent dans leurs mains et qu’à la joie bruyante qui les animait succèdent remords et silence, les regrets et les larmes. …

 

P. 10 Il est infiniment plus sage, plus important pour la société de prévenir le crime que d’être obligé de le punir et l’on n’a peut-être pas observé dans la vie des scélérats que presque tous ont manifesté dès l’enfance une insensibilité, une dureté féroce que l’âge, l’habitude, ont augmenté successivement et qui les ont encouragés ensuite à commettre des forfaits. Tous les jeux cruels dont les animaux sont les victimes ne peuvent qu’être préjudiciables aux mœurs publiques, et sur ce point de vue méritent l’attention et la vigilance du législateur.

P. 10/11 La conquête la plus avantageuse que l’homme ait jamais faite est celle du cheval ; sans cesse il partage ses occupations, ses travaux, ses dangers, ses plaisirs, renonce en quelque sorte à la volonté pour la soumettre à celle de son maître [Buffon, Hist. Nat.]. Chez le modeste habitant des campagnes, occupé sans cesse à former un pénible sillon, il suit avec patience la ligne tracée, il fertilise le champ destiné à la nourriture de l’homme. Est-il né pour le combat ? Il exécute avec précision les évolutions militaires, obéit au moindre signal et lorsque la trompette guerrière vient frapper son oreille, ardent, courageux, intrépide il se précipite au milieu des escadrons ennemis, partage l’audace belliqueuse de son maître et le préserve souvent de l’atteinte du fer et du plomb meurtrier. A-t-il reçu de la nature des formes plus sveltes, plus élégantes, tantôt il porte son maître avec orgueil, tantôt admis dans la carrière, impatient 6 de la parcourir il part, il vole, il devance tous les rivaux, atteint le but et fait triompher l’homme adroit qui l’a choisi pour l’associer à ses plaisirs.
J’ose esquisser les traitements cruels qu’on leur fait journellement éprouver ; on me permettra de citer à ce sujet quelques vers d’un poète moderne [Delisle, poème sur la pitié] qui les peint avec autant d’énergie que de vérité.

J’ai vu les nerfs rondis et le jarret tendu
Tomber ces malheureux sur la terre étendus
J’ai vu du fouet cruel les atteintes funestes
De leurs esprits mourant solliciter les restes
Et de coups redoublés accablant leur langueur
Par l’excès de tourments ranimer leur vigueur
Cent fois plus criminel et plus injuste encore
Celui dont le coursier pour prendre l’essor
Avec art amaigri bien loin de la carrière
Est contraint de voler, plutôt que de courir
Doit partir, fendre l’air, arriver et mourir
Et pourquoi ? Pour qu’un fat s’appropriant leur gloire
Sur leur corps palpitants crie : à moi la victoire !
Ou que d’un vil pari, le calcul inhumain… ?
De cet infâme honneur tire un infâme gain !

P. 12 Le Roi de Prusse Frédéric le Grand fit un acte de sévérité que je ne propose point pour exemple mais qui prouve la nécessité de mettre des bornes aux mauvais traitements qu’on ne cesse de faire éprouver aux animaux domestiques. Ce Prince, passant un jour devant un cabaret, vit plusieurs chevaux attachés à la porte et qui paraissaient fatigués sous le poids des fardeaux ; il s’informe, où étaient les conducteurs, on lui dit qu’ils étaient à boire dans la maison depuis plus de deux heures ; aussitôt il les fait appeler et ordonne de les attacher à leur tour et de les charger d’un sac pris sur les chevaux. Cette action pourrait paraître un peu despotique mais ne peut-on pas la regarder comme une leçon de morale, et ne serait-il pas à désirer que des inspecteurs fussent chargés de veiller à de pareils abus en faveur d’animaux qui rendent de si grands services ?

Ce n’est qu’en Europe et particulièrement dans les grandes villes qu’on voit exercer sur les chevaux ces traitements si dangereux pour l’exemple ; les nations que nous regardons comme barbares pourraient nous donner des leçons à cet égard ; elles savent mieux que nous apprécier les qualités de cet utile animal. Je me permettrai de citer à ce sujet un fait rapporté récemment dans les papiers publics. Les arabes, dit l’éloquent interprète de la nature que nous avons cité, n’ont que des tentes pour demeure ; elles servent également d’écuries pour les chevaux ; la jument, le poulain, le mari, la femme, les enfants couchent pêle-mêle.

P. 13/14 Il est un animal utile, condamné aux plus vils travaux, objet perpétuel de dérision, emblème de l’ignorance on ne sait pourquoi et dont le nom seul est une injure… Je ne négligerai point d’en parler ; l’âne rend à l’homme de trop grands services, et cependant c’est de tous les animaux domestiques celui qui est le plus maltraité. Quelle est donc la cause de cette injuste prévention ? C’est, dit Buffon, la comparaison que l’on fait sans cesse de l’âne avec le cheval ; mais, si le cheval n’existait pas, si l’on avait pour l’âne les mêmes soins que l’on prend pour le cheval, on découvrirait dans l’animal que l’on méprise, plusieurs qualités que les mauvais traitements empêchent de développer. Malgré cet abandon général, l’âne conserve toujours les avantages précieux qu’il a reçu de la nature ; sobre, patient, vigoureux. Il souffre, il supporte avec constance les châtiments qu’il éprouve et les charges dont on l’accable.

P. 15 La sûreté publique réclame en vain depuis longtemps le transport des boucheries loin du centre de la ville ; par le mot boucherie, je n’entends pas les lieux où se débride la chair des animaux mais ceux que l’on nomme turies ou échaudoirs. Non seulement cette translation désirée préserverait la vue de mille objets dégoûtants et qui font souffrir la sensibilité, mais elle préviendrait encore une multitude d’accidents auxquels on est sans cesse exposés. N’est-ce pas un spectacle affligeant de voir, entassés pêle-mêle dans une charrette, vingt cinq ou trente veaux, les pieds coupés par les cordes, le corps meurtri sur les parois de la voiture ou la tête pendante, les narines ensanglantées ? Et ces malheureux animaux ont fait quinze ou vingt lieues dans cette terrible situation.

P. 16 Il est un autre danger mille fois plus alarmant : le bœuf, en recevant le coup mortel, souvent mal dirigé, rompt quelques fois le lien que l’attache ; furieux alors, rien ne l’arrête, il brise, renverse tous les obstacles qui s’opposent à son passage et porte dans les lieux qu’il parcourt le trouble, la crainte et le danger.

P. 17 Projet de Règlement relatif aux animaux domestiques afin de préserver les traitements barbares auxquels sont exposés les animaux domestiques on pourrait faire un règlement dont voici les bases principales.

Article 1er : Le transport des plus lourds matériaux pour la construction des édifices, des maisons particulières et autres usages se fait ordinairement sur une voiture à deux roues et attelée quelques fois à cinq ou six chevaux. Les dangers qui en résultent pour les citoyens lorsque l’essieu vient à casser, celui qu’éprouve le cheval du timon, d’être souvent blessé lorsqu’il s’abat, tout concourt à défendre d’atteler sur une charrette à deux roues plus de deux chevaux et lorsque l’objet à transporter en exigera un plus grand nombre on pourra faire usage d’un fardier ou voiture à quatre : par ce moyen l’on préviendra les accidents dont on vient de parler. Il est donc expressément défendu d’atteler plus de deux chevaux aux voitures appelées charrettes, pour quelque usage que ce puisse être, à peine de 100 francs d’amende.

P. 17/18 Article 2e : Lorsque les voitures de place ont été employées pour le service public, soit à l’heure, soit à la course et qu’elles retourneront aux endroits désignés pour leur station, elles sont obligées à se mettre à la queue des autres voitures ; mais il arrive souvent qu’au moindre signal elles sortent de leur rang pour être employées de nouveau et les chevaux alors n’ont eu ni le temps de se reposer, ni celui de boire ou de prendre la nourriture nécessaire. Il sera donc défendu aux cochers de place de sortir du rang où ils se trouvent sous quelques prétextes que ce soit, quand même ils seraient invités par le public, sous les peines portées dans l’article ci-dessus.

Article 3e : Aucun homme ne pourra se faire traîner dans les petites voitures attelées par des chiens à peine de 50 francs d’amende et le poids des fardeaux qu’on y mettra sera tel qu’un homme puisse avec la main faire rouler la voiture, sous la peine portée ci-dessus.

Article 4e : Le spectacle connu sous le nom de combat du taureau sera pour jamais aboli avec défense d’en établir de pareil sous quelque dénomination que ce puisse être, sous peine de 1 000 francs d’amende.

Article 5e : Défense expresse d’employer aucun animal vivant pour servir de but à des jeux d’exercice, soit dans les villes, soit dans les campagnes, à peine de 100 francs d’amende, solidaire envers ceux qui auraient participé à ces sortes de jeux.

P. 18/19 Article 6e : Les troupeaux de bœufs qui traversent Paris, augmentent encore les embarras causés par les voitures et occasionnent souvent des accidents qu’il est essentiel de prévenir ; c’est pourquoi les boucheries seront transférées incessamment à l’extrémité des faubourgs et le plus près des barrières qu’il sera possible. Des voitures transporteront tous les matins, la viande des lieux désignés pour le débit afin que le public n’éprouve aucun retard. Les bœufs, les veaux, les moutons destinés à l’approvisionnement de Paris y seront introduits par la barrière la plus voisine des boucheries où ils doivent se rendre, à peine de 100 francs d’amende contre les contrevenants, et lorsque un bœuf échappé de l’échaudoir pénétrera jusque dans la rue, quand même il n’aurait blessé ni renversé personne, l’amende alors sera de 300 francs.

Article 7e : Des inspecteurs nommés à cet effet veilleront à l’exécution de ce règlement : ils s’opposeront aux traitements cruels qu’on pourrait exercer publiquement sur les animaux et s’ils avaient besoin de secours pour conduire les infracteurs chez le commissaire de police de l’arrondissement, le plus prochain corps de garde sera tenu de les leur procurer [sic]. L’amende sera prononcée par le tribunal de police municipale sur la dénonciation du commissaire de police et l’envoi de son procès-verbal.

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